Déchets agricoles : très bien collectés, moins bien valorisés

La filière française pilotée par Adivalor¹ a ramassé 102 000 tonnes de déchets agricoles en 2024² - une collecte record, bien meilleure que chez ses homologues européens.

Environ 90 % ont été recyclés, et cette fois, la France est à nouveau la championne du monde en 2024. « L’Irlande obtient des résultats assez similaires aux nôtres pour les films et ficelles de fourrage, mais reste moins bonne sur les emballages. L’Allemagne et la Belgique obtiennent de bon taux pour les emballages, mais pas sur les plastiques », précise Ronan Vanot, directeur d’Adivalor. Pour lui, ces excellents résultats tiennent au fait que le tri des déchets agricoles est pris en charge par les agriculteurs, à l’origine de l’initiative.

Les coopératives accueillent les points de collecte et internalisent une partie des coûts, tandis que les metteurs en marché des futurs déchets versent l’écocontribution à Adivalor pour financer leur enlèvement, leur transport et leur traitement.

C’est moins rose du côté de la valorisation en 2024 : « Les nouvelles unités de recyclage, comme RecyOuest, Novus et Healix, font face à de grandes difficultés », se désole le directeur, car la demande du BTP et du secteur automobile est en effet très faible pour les plastiques issus de polyéthylènes haute densité et de polypropylènes, et les prix sont bas. En revanche, pour les polyéthylènes basse densité, recyclés pour le même usage (films d’enrubannage, bâche d’ensilage, film de paillage), la demande est forte et la situation économique saine.

(1) Adivalor (Agriculteurs, Distributeurs, Industriels pour la VALORisation des déchets agricoles) est une initiative collective de l’ensemble de la profession agricole depuis 2001.
(2) Chiffres provisoires.