Une bactérie capable de réduire les émissions de N₂O
Le protoxyde d’azote - plus connu sous le nom de « gaz hilarant » - est un autre puissant gaz à effet de serre, dont le pouvoir de réchauffement est 300 fois supérieur à celui du CO₂ sur 100 ans. Il représente seulement 6% des émissions de gaz mais contribue très fortement au changement climatique.
Le secteur agricole représente trois quarts de ces émissions, attribuées à l’utilisation d’engrais chimiques ou de fumier animal sur les terres cultivées car les émissions de N₂O sont principalement liées aux processus biologiques de transformation de l’azote par les microbes présents dans le sol. Les régulateurs de nitrification ajoutés aux engrais, ou la culture de variétés biologiquement inhibitrices, permettent de limiter les émissions de N20. Selon une récente étude européenne, parue dans la revue Nature, une autre voie semble possible grâce à Cloacibacterium sp. CB-01, une bactérie capable de réduire le N2O en azote gazeux (N2). Les résultats montrent que l’ajout de cette bactérie à des digestats issus de la production de biogaz et épandus au champ, permet de réduire les émissions de N2O de 50 à 95 % selon le type de sol, sans altérer le microbiote endogène. L'étude suggère que cette approche pourrait réduire les émissions anthropiques de N2O en Europe de 5 à 20 %, voire plus si d'autres types de déchets organiques sont utilisés comme substrat pour la croissance de ces bactéries.
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