Feuille de route décarbonation : la filière des grandes cultures est prête à rendre sa copie
La loi Énergie-Climat de 2019 imposait aux « secteurs fortement émetteurs de gaz à effet de serre (GES) d’établir une feuille de route de décarbonation » en vue d’atteindre les objectifs de la stratégie nationale bas carbone (SNBC). Les filières des grandes cultures sont prêtes à rendre leur copie au Gouvernement. Au programme d’ici 2030, une baisse de 20 % des émissions de GES de l’amont agricole par rapport à 2015, et de 24 % pour les industries de l’aval par rapport à 2021.
Une feuille de route qui repose sur trois piliers
« Cette feuille de route, co-construite avec une quarantaine d’organisations représentatives de nos filières, s’appuie sur une méthodologie robuste établie notamment par les instituts techniques Arvalis et Terres Inovia », a commenté Christoph Büren, élu référent sur le carbone chez Intercéréales. Elle repose sur trois grands piliers :
- Décarboner les étapes de production et de transformation
- Contribuer activement à la captation de carbone et à son stockage dans les sols
- Produire de la biomasse qui servira à la décarbonation d’autres secteurs économiques
Des priorités définies pour l’amont et l’aval
Concernant les leviers mobilisables, pas de grandes surprises. Côté amont, le bilan carbone établi à partir de la méthode Label Bas carbone - Grandes cultures fixe la priorité sur la réduction des émissions de N2O, liées à la fertilisation azotée et responsable de 85 % des émissions directes. Coté aval, l’efficience énergétique est principalement visée, mais des actions sur le transport (report modal), les emballages et le sourcing de matières premières bas carbone sont également prévues. D’autres solutions, émanant d’un « renforcement de la R&D et du transfert d’innovations à grande échelle viendront s’ajouter aux leviers déjà identifiés », selon Christoph Büren.
Quid du coût ?
« Ces leviers demandent un partage des risques entre les agriculteurs, les acteurs économiques, les consommateurs et l’État. La prérequis est de garantir la souveraineté alimentaire, énergétique et protéique », a insisté Benjamin Lammert, président de Terres Univia. Interrogées sur le coût et le financement des pratiques prévues dans la « feuille de route carbone », les interprofessions Intercéréales et Terres Univia se sont montrées prudentes. « Il y aura de l’argent à mettre sur la table. La perte de compétitivité de la France est à éviter absolument », a mis en garde Christoph Büren.
0 commentaire
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.