Charlotte Gendre, Aurea : « La lixiviation a diminué les stocks d’azote »
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Perspectives Agricoles : Pourquoi mesurer les RSH ?
Charlotte Gendre
Pour le blé et l’orge notamment, à qui l’on apporte beaucoup d’azote, il est financièrement avantageux de connaître précisément le RSH afin de réaliser des économies sur le poste fertilisation. On évite aussi les impacts agronomiques négatifs d’une surfertilisation, ainsi que l’effet néfaste sur l’environnement de fuites d’azote non absorbé par les cultures.
P. A. : Quelles sont les tendances cette année ?
C. G. : Il est encore un peu tôt pour avoir une bonne vision des tendances de cette campagne. Néanmoins, d’après nos premières mesures, les reliquats en sortie d’hiver seront assez faibles. La lixiviation a diminué les stocks d’azote des sols. Cependant, comme les températures sont restées douces, la vie du sol n’a jamais été à l’arrêt (la minéralisation s’arrête autour de -4°C). Dans les sols contenant des matières organiques ou ayant des historiques de prairie, il y a eu de la minéralisation
P. A. : Comment est mesuré le RSH ?
C. G. : La mesure doit être faite sur toute la profondeur potentielle d’enracinement de la culture, avec un prélèvement par horizon de 30
Juste après des gelées, les conditions sont propices aux prélèvements. Mais il ne faut pas prélever quand les sols sont gorgés d’eau, ni sous une couverture neigeuse importante, cela peut fausser les estimations des reliquats.
Cette année, la profondeur d’enracinement des céréales à paille risque d’être plus faible que d’habitude dans certaines parcelles en sortie d’hiver, compte tenu des dates de semis souvent tardives et de possibles retards de développement. En plus de la prise en compte de la profondeur du sol, il est recommandé d’adapter la profondeur de mesure du reliquat à la qualité de l’enracinement.
P. A. : Comment est réalisée la mesure au laboratoire ?
C. G. : Aurea1 analyse l’échantillon brut de terre qui est mis en solution avec du KCl selon une méthode normalisée. Les teneurs en azote ammoniacal et nitrique (les deux formes d’azote minéral absorbables par les plantes) sont mesurées, et leurs valeurs, additionnées et converties en kilos d’azote par hectare de terre fine2
P. A. : Quel coût cela représente-t-il ?
C. G. : Si les prélèvements sont faits par l’agriculteur ou le technicien de coopérative, l’analyse du RSH coûte une dizaine d’euros pour chaque horizon analysé. Mais pour mieux évaluer l’impact de la mesure du RSH sur la marge nette d’une culture, il faut rapporter ce coût à l’hectare
(1) Auréa est un laboratoire d’analyses de sol, de végétaux et de matière organique, filiale d’Arvalis au même titre qu’Upterra, qui édite Perspectives Agricoles. Plus d’informations sur www.aurea.eu.
(2) C’est le coefficient Ri dans la méthode du bilan prévisionnel.
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