Un système d’irrigation intégré à une ombrière agrivoltaïque   

Le premier site agrivoltaïque équipé d’un système d’irrigation intégré à la canopée photovoltaïque vient d'être inauguré à Brouchy (Somme) par Kadri Simson, commissaire européenne à l’Énergie* et Mathieu Debonnet, président de TSE. Cette canopée a été déployée il y a un an au-dessus de 3 hectares de grandes cultures sur l’exploitation de Benoît Bougler, partie prenante du projet. 

Les panneaux, installés à 5 m au-dessus de la parcelle, suivent la course du soleil afin d’optimiser la production électrique. Ils fournissent un ombrage partiel (d’où le terme « d’ombrière » pour ce type de système agrivoltaïque) qui limite les stress hydrique et thermique subis par la culture, et sont mis à l’horizontal en cas de grêle, et à la verticale lorsqu’il pleut. L’ombrière produit 2,9 MWc, soit l’équivalent de la consommation électrique d’environ 1650 habitants. La revente de l’électricité apporte un revenu complémentaire à l’exploitant. 

Économiser 20 à 30 % d'eau

Grâce à un ensemble de sondes et de capteurs, le système d’irrigation, fonctionnant en mode automatique mais pilotable depuis un smartphone, irrigue si besoin, en apportant la quantité d’eau nécessaire calculée par la méthode du bilan hydrique. « L’ombrière limite l’évapotranspiration des plantes, fait gagner 2 à 3°C de fraîcheur et retient une partie de l’humidité s’élevant du sol. Elle doit permettre d’économiser entre 20 et 30  % d’eau sans perte de rendement par rapport à une irrigation similaire réalisée en plein champ », précise Émilie Pommier, directrice R&D à TSE. Outre les essais menés avec l’INRAE pour démontrer la pertinence et l’efficacité́ de la canopée photovoltaïque sur différentes cultures (pomme de terre, notamment), des essais avec la Chambre d’agriculture de la Somme évalueront l’impact de l’ombrière et de son système d’irrigation sur la ressource en eau.

« Notre canopée permet de conjuguer production agricole, production d’énergie décarbonée et économie d’eau - c’est une première mondiale », conclut Mathieu Debonnet, président de TSE. 

(*) Ce démonstrateur été financé par l’Union européenne via le Fonds pour l’innovation visant à déployer des technologies innovantes et à faible émission de carbone.