Les bases pour réussir l'orge de printemps

Il n’est pas si facile de réussir une orge de printemps : les échecs et les déconvenues existent. Pour atteindre des rendements optimaux tout en respectant les exigences qualitatives de la filière, il importe de maîtriser différents leviers techniques, de l’implantation à la fertilisation azotée. Rappel des fondamentaux.
Pour les variétés d’orge à deux rangs, il est crucial de viser un peuplement équilibré pour éviter la verse, laquelle peut pénaliser le calibrage des grains.

Pour les variétés d’orge à deux rangs, il est crucial de viser un peuplement équilibré pour éviter la verse, laquelle peut pénaliser le calibrage des grains.

Les semis d’orge de printemps peuvent commencer lorsque les sols sont ressuyés et acceptent une préparation superficielle, soit à partir du 15 janvier dans le Centre et le Poitou-Charente, du 15 février dans le nord de la France et du 20 janvier dans l’est (figure 1), pour un mois. Semer avant ces dates, c’est exposer inutilement les jeunes plantules à des coups de froids. Semer plus tard est souvent contraint par la météo et implique d’augmenter les densités de semis.
 

ORGES DE PRINTEMPS : des dates de semis à respecter
Figure 1 >>>  Orges de printemps : des dates de semis à respecter. Dates et densité de semis par région pour les orges de printemps. Dates de semis : fourchette de date optimale. Densités de semis : Borne inférieure pour de bonnes conditions,
Borne supérieure en mauvaises conditions,
Au delà de la période optimale, +1% par jour.


Les semis tardifs diminuent la capacité de tallage de l’orge et entraînent des décalages dans le cycle, augmentant ainsi le risque d’échaudage lors du remplissage des grains.

Densité de semis : trouver l’équilibre

Pour les variétés d’orge à deux rangs, il est crucial de viser un peuplement équilibré pour éviter la verse, laquelle peut pénaliser le calibrage des grains. La densité optimale dépend des conditions pédoclimatiques et des caractéristiques variétales. Elle varie ainsi entre 270 et 450 grains/m2, fonction du risque climatique et des disponibilités en azote. La densité de semis va aussi conditionner la densité d'épis, dont on sait qu’elle pèse pour 40 % dans l’élaboration du rendement des orges de printemps 2 rangs.

Ajuster la dose totale d’azote

Le calcul de la dose totale d’azote s’appuie sur la méthode du bilan, la méthode CAU ou les fournitures globales par le sol. Elles s’appliquent à l’aune du dernier programme régional d’action de la Directive Nitrates et permettent d’éviter les excès.

La pratique d’un seul apport au semis a longtemps été de mise et reste répandue. Néanmoins, pour produire des orges dont la teneur en protéines correspond aux critères brassicoles (TP compris entre 9,5 et 11,5), le fractionnement des apports d’azote est conseillé dans trois situations : en cas de semis  précoces, dans des sols superficiels ou à faible reliquat d’azote (0-60 cm) et lorsque la dose totale à apporter est supérieure à 120 kgN/ha. Dans ces situations, il est recommandé d’apporter un tiers de la dose au semis et deux tiers au tallage, ou 50 % au semis et 50 % au tallage.

En cas d’apport d’urée ou de solution azotée au semis, l’enfouissement de l’engrais permettra de limiter les pertes par volatilisation, qui atteignent fréquemment 10 %. La synthèse de 18 essais conduits par Arvalis et Vivescia de 1997 à 2014 montre que l’enfouissement après un apport de solution azotée permet de gagner 2 q/ha.

Au stade « 1 nœud », le recours au N-Tester peut être utile pour corriger d’éventuelles situations de carences azotées. Il doit être assorti d’une zone étalon, une zone de 20 à 30 m de long et 10-15 m de large, qui sera surfertilisée à hauteur de 100 kg N/ha au moment du 2e apport. Selon le résultat du N-Tester, un apport correctif de 30 kgN/ha pourra être nécessaire, mais seulement si des pluies sont prévues dans les 7 jours qui suivent. La technique permet des gains de rendement de l’ordre de +6 q/ha, pour des teneurs en protéines qui restent comprises entre 9,5 et 11, %. Pourquoi s’en priver ?

La gestion des maladies : un enjeu de rendement et de qualité

Les dégâts dus aux maladies sur les orges de printemps (principalement rhynchosporiose, oïdium et helminthosporiose) sont en général atténués par la rapidité de croissance et de maturation de cette espèce. Ils sont généralement compris dans une fourchette de 5 à 10 q/ha selon les variétés pour les semis de printemps, hors pression forte de rouille naine. À noter : la préservation des feuilles contribue à un meilleur remplissage des grains, donc permet d’obtenir de meilleurs calibrages, critère de poids pour les orges brassicoles.

Plus qu’un programme fongicide, le choix variétal est le premier levier de gestion des maladies. Vu les propriétés des variétés actuelles, la plupart n’ont besoin que d’une protection unique au stade « dernière feuille étalée ». Dans ce cas, les fongicides les plus performants associent des SDHI et une triazole ou une triazole et une strobilurine : Curbatur 0,4 + Comet 200 0,4, Madison 0,7 / 0,8, Fandango 1,2, ou Kardix 0,8, Elatus Era 0,6/0,7, Librax 0,9, Revystar XL 0,7, Zoom 0,7.

Un traitement supplémentaire n’est à prévoir que pour les variétés sensibles à la rhynchosporiose, comme Yoda, LG Tosca et Sting. Cette deuxième application s’effectue au stade « épi 1 cm / 1 nœud » avec une association de type Unix Max 0,6 + Meltop On 0,2.

Gérer la verse pour préserver le rendement

Le risque de verse est d’abord fonction de la sensibilité variétale. Des variétés comme RGT Planet ou KWS Thalis sont moyennement sensibles, tandis que KWS Fantex et LG Flamenco sont peu sensibles. Un tallage abondant ou une montaison sans contraintes augmentent le risque. Si le risque de verse est « moyen » ou « élevé », l’application d’unrégulateur entre « 1 nœud » et « 2 nœuds »  ou entre « 2 noeuds » et « dernière feuille » est à envisager. La liste des produits homologués est disponible sur www.arvalis.fr.

L’efficacité de ces produits est optimale par temps poussant et lumineux, en l’absence de fortes amplitudes thermiques et de pluies dans les deux heures qui suivent l’application.

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