Fertilisation à base d’urine : possible agronomiquement, complexe socialement
Une efficacité fertilisante en azote élevée, proche des engrais minéraux solides, ainsi qu’une disponibilité quasi illimitée
Urine vs ammonitrate : pas de différence sur les taux de protéines du blé tendre
L’idée générale du projet est d’identifier des sources de matières organiques disponibles dans le sud-ouest francilien, et d’évaluer leur intérêt agronomique tout autant que leur capacité à être utilisées par les agriculteurs du territoire. Pour le volet concernant la fertilisation à base d’urine, c’est la Chambre d’agriculture d'Ile-de-France qui s’est chargée de la partie agronomique. De premiers essais menés à la Ferme de la Martinière (78) en 2022 ont montré qu’il était possible de substituer le deuxième apport d’ammonitrate sur blé tendre par un apport d’urine humaine sans impact sur le taux de protéines (figure
Figure 1 : Le mode de fertilisation n'influe pas sur le taux de protéines du blé tendre
Cette substitution a toutefois un impact sur le rendement : un écart de 8
Figure 2: Un écart de rendement de 8 q/ha
Sur maïs, les rendements sont similaires
D’autres essais menés en 2023 à la Ferme du Trou Salé (78) ont quant à eux montré que le mode de fertilisation n’avait aucune incidence sur le rendement du maïs. Ainsi, la modalité fertilisée en présemis à 100
De nouveaux essais agronomiques sont prévus en 2023-2024 pour conforter ces résultats qualifiés de « très encourageants » par Caroline Doucerain, présidente de Terre
Sourcer les volumes d’urine : des enjeux de territoire
Le projet Flux Local a aussi permis de réaliser des enquêtes auprès de divers acteurs de ce territoire (agriculteurs, élus, acteurs de l'assainissement et de l'aménagement et associations), qui témoignent de la volonté de ceux-ci « à voir l’expérimentation se poursuivre et à réfléchir à sa mise en œuvre à plus grande échelle ». De nombreuses questions liées à la logistique et au modèle économique sont encore en suspens.
Et pour cause
La création d’une véritable filière de valorisation des urines est donc limitée par la capacité des acteurs d’un territoire à véritablement travailler en concertation. Elle offre toutefois au monde agricole une nouvelle porte d’entrée dans les projets d’aménagement des territoires.
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