La valeur ajoutée de la ferme France en baisse

La chute des cours des céréales et la hausse des prix des intrants font plonger les résultats du secteur en 2023, comme l’estime l'Insee dans ses comptes provisoires de l’agriculture.
En 2023, la  production agricole en valeur se replierait de 1,5 %

D’après les estimations du compte provisoire de l’agriculture, publiées par l'Insee le 3 juillet dernier, la production agricole s’est repliée de 1,5 % en valeur, en 2023 par rapport à 2022.

La seule production végétale a progressé de 6,3 % en volume mais baisse pourtant de 5,8 % en valeur, du fait d’un net recul des prix (-11,4 %). 

Les consommations intermédiaires1 augmenteraient de 1,3 % en valeur. Les prix des engrais s’élèveraient de nouveau, mais ceux de l’alimentation animale et de l’énergie diminueraient. « Alors que les prix avaient fortement augmenté l’année précédente (+20,4 %), ils auraient ralenti en 2023. Ils resteraient ainsi stables en moyenne sur l’ensemble des postes, à des niveaux élevés. En volume, les consommations intermédiaires se redresseraient légèrement (+1,2 %) alors qu’elles avaient reculé de 4,1 % en 2022 », détaillent Claire Géry, Vincent Hecquet, Félix Lucas, de l’Insee.

Le prix des engrais et amendements s’est accru de 19 %. La hausse est bien moindre que l’année précédente (+82,1 %) mais concoure à la baisse du recours aux engrais (-17 %), entraînant une légère réduction du poste en valeur (-1,2 %). Les prix de l’énergie diminueraient en 2023 (-5 %) mais d’autres produits énergétiques seraient de nouveau renchéris. En 2023, la valeur ajoutée brute de la branche agricole baisserait de 5,3 %.

Au total, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif2 en termes réels diminuerait de 9,6 %, après avoir progressé de 8,7 % en 2021 et de 14,4 % en 2022.

1. Les consommations intermédiaires correspondent aux biens et services qui entrent dans le processus de production

2. La valeur ajoutée brute au coût des facteurs est obtenue par ajout des subventions d’exploitation et déduction des impôts sur la production. Son évolution peut être rapportée à celle du nombre d’unités de travail annuel total (ou équivalents temps plein) : on obtient ainsi l’évolution de la valeur ajoutée brute au coût des facteurs de la branche agricole par actif.

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