Zoom sur la station Arvalis de Villers-Saint-Christophe

La station Arvalis de Villers-Saint-Christophe (02) est la seule en France à faire de l’expérimentation sur le stockage et la conservation de la pomme de terre. Située au cœur de la première région productrice de blé tendre, elle est la référence au sein de l’institut pour tester et développer des technologies numériques à vocation expérimentale.
La station de Villers-Saint-Christophe  accueille l’édition 2024 du salon PotatoEurope les 11 et 12 septembre.

La station de Villers-Saint-Christophe a accueilli l’édition 2024 du salon PotatoEurope les 11 et 12 septembre.

Sur la route menant à la station de Villers-Saint-Christophe, les devantures des friteries, kebabs et autres commerces de restauration donnent le « la » : ici, la pomme de terre que l’on sert est française. Et pour cause, la région Hauts-de-France concentre 65 % de la production nationale. « Une pomme de terre produite sur deux produite en France est exportée », souligne Cyril Hannon, ingénieur animateur de la filière Pomme de Terre et responsable de la station.

Présentation de la station Arvalis de Villers-Saint-Christophe

La station Arvalis de Villers-Saint-Christophe

Localisation : Villers-Saint-Christophe, Aisne (02)
Création : 1995
Surface : essais en parcelles d’agriculteurs, représentant en 2024 une quarantaine d’hectares
Salariés permanents : 28
Système : polyculture
Activités : pomme de terre, dont stockage et conservation, lin fibre, céréales à paille, maïs, phénotypage haut débit, adaptation au changement climatique, variétés.

Près d’une trentaine de collaborateurs partagent les locaux de la station de Villers Saint Christophe

Près d’une trentaine de collaborateurs partagent les locaux de la station, représentant différents services : Direction des actions régionales (DAR), de la recherche et du développement (DRD), des programmes (DP) et de la valorisation (DV).

Une activité expérimentale unique en France

La station la plus septentrionale d’Arvalis est aussi la plus récente : le bâtiment rassemblant les techniciens et ingénieurs des Hauts-de-France a été inauguré en août 2022. Mais la présence de l’institut dans la région remonte au milieu des années 90, lorsque la pomme de terre a rejoint le périmètre d’Arvalis. « Aujourd’hui, 50 % de notre programme d’activité local y est dédié », indique Cyril Hannon. Variétés, techniques d’implantation, protection intégrée contre le mildiou et les ravageurs, test de matériels pour gérer les chantiers de défanage et d’arrachage… Toutes les étapes de la conduite de la culture font ici l’objet d’essais. « Nous sommes par ailleurs les seuls en France à disposer des équipements et de l’agrément nécessaires pour l’expérimentation sur le stockage et la conservation des tubercules », ajoute l’ingénieur.

Concrètement, cela signifie que toutes les techniques et produits disponibles actuellement sur le marché sont passés par les cellules de stockage de Villers-Saint-Christophe. « Ces dernières années, nous avons beaucoup travaillé sur les alternatives au chlorprophame (CIPC), un antigerminatif interdit en France depuis 2020 », explique Alexandre Beyssac, technicien d’expérimentation. Huile essentielle de menthe et d’orange, éthylène 1,4 DMN, stockage sous atmosphère contrôlée ou combinaison de leviers… L’institut dispose désormais d’une expertise solide pour accompagner les agriculteurs et organismes stockeurs à définir la meilleure stratégie de conservation. « Nos essais ne s’arrêtent pas à définir ce qui empêche la germination, ce qui la limite et ce qui ne marche pas. Il s’agit aussi de déterminer les doses d’emploi, les techniques et périodes d’application… », développe le technicien.

Et pour faciliter les suivis et améliorer la précision de ses essais, l’équipe de la station s’appuie sur un ensemble de capteurs et de technologies numériques (encadré). « Par exemple, nous avons développé avec une start-up spécialisée dans l’imagerie une machine permettant de compter et peser les germes des tubercules. Nous sommes ainsi passés de cinq personnes dédiées à cette activité à une, et ce alors que nous analysons deux fois plus de tubercules qu’avant », illustre Cyril Hannon.

Une station connectée

Villers-Saint-Christophe se distingue au sein d’Arvalis pour son rôle de précurseur dans l’évaluation des apports du numérique pour les métiers de l’expérimentation. La station est une des chevilles ouvrières du programme NumExpé, qui vise à proposer un socle numérique générique aux 27 stations de recherche et d’expérimentation de l’institut. La station axonaise est ainsi mobilisée sur deux grands types d’activités : l’évaluation d’outils numériques d’acquisition rapide de données existants sur le marché, avec parfois une phase de calibration, et le développement de nouvelles technologies. Avec pour bénéfices, davantage de facilité dans la conduite des essais et de précision sur les données collectées. Le relevé de données par drones ou l’application smartphone de saisie au champ sont deux exemples de technologies passées par les radars de la station de Villers-Saint-Christophe. Très active sur les réseaux sociaux, elle partage son quotidien et ses travaux sur Facebook (Arvalis Hauts-de-France) et Twitter (@arvalisHdF).

Cinq cultures, une seule machine

Mais le plus important concentré de technologies de la station - et le plus transversal - est Alphi V3, une arche légère de phénotypage innovant. Sa voie variable de 2 à 3 mètres lui permet de s’adapter à toutes les cultures étudiées sur la station : pomme de terre, lin fibre, blé, orge et maïs. « La tête unique est équipée de quatre caméras RGB, de deux lidars (télédétection par laser), de trois spectromètres, d’un capteur d'éclairement (BF5) et de cinq flashs tandis que l’enjambeur est équipé d’un guidage RTK, énumère Fabrice Gierczak, technicien d’expérimentation. Ces technologies sont essentielles pour acquérir avec précision un grand nombre de données telles que celles sur la croissance des cultures, leur physiologie face au climat, la gestion de la fertilisation, etc. ».

25 % de l’activité de la station de Villers-Saint-Christophe consacrés au lin fibre

Enfin, la station de Villers-Saint-Christophe travaille aux côtés de celle d’Écardenville-la-Campagne (27) sur le programme dédié au lin fibre. « Nous contribuons ici davantage à qualifier les besoins en eau de la culture de lin. Et, en lien avec l’ADN de la station, utilisons et développons peut-être un peu plus de technologies numériques dans nos essais », expose Yann Flodrops, ingénieur et animateur de la filière Lin fibre.

C’est aussi aux équipes de la station de l’Aisne que revient la conduite des projets très en lien avec l’aval, notamment les teilleurs. « Nous sommes missionnés par le Cipalin pour faire des mesures de poussière et trouver des solutions pour limiter l’exposition des opérateurs de teillage », détaille Yann Flodrops. La station contribue également à des projets visant à développer des outils pour mieux caractériser les qualités des fibres de lin. Autant de travaux à découvrir lors de la deuxième édition du salon Lin’Ovation, dont Arvalis assurera l’organisation dans les Hauts-de-France en 2026.

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