Située dans l’aire du plateau de Saclay, la station Arvalis de Villiers-le-Bâcle travaille essentiellement sur les céréales à paille. Elle officie comme tête de file des réseaux d’essais menés au sein de l’institut en matière d’écophysiologie et d’évaluation variétale. Les compétences en contrôle variétal y sont également concentrées.
La station Arvalis de Villiers-le-Bâcle est située à proximité du pôle académique de Paris-Saclay.
Des milliers de franciliens empruntent chaque jour la départementale qui longe les activités de recherche et d’expérimentation menées par la station Arvalis de Villiers-le-Bâcle. Bientôt, la ligne18 du métro aérien, dont le chantier de construction est déjà bien visible, offrira le même point de vue aux voyageurs.
Depuis1987, Arvalis exploite en fermage 90ha sur le plateau Saclay, constituant un domaine expérimental historiquement orientés vers le contrôle variétal des céréales à paille. «Cela consiste à vérifier que la semence vendue aux agriculteurs est bien conforme à celle qu’ils ont acheté, et qu’elle respecte les différentes normes de pureté», expose Isabelle Chaillet, ingénieure et responsable de la station.
Chaque année, près de 3500micro-parcelles sont ainsi semées et évaluées par les experts de la station qui transmettent leurs conclusions à SEMAE, l’interprofession des plants et semences. «Notre domaine expérimental est en système céréalier, avec dans la rotation des céréales à paille, du colza, de la féverole d’hiver, du maïs et, certaines années, de la betterave» indique Paul Ruel, responsable du domaine expérimental.
Présentation de la station Arvalis de Villiers-le-Bâcle
La station de Villiers-le-Bâcle
• Localisation : Villiers-le-Bâcle, Essonne (91)
• Création : 1987
• Surface : 90 ha en fermage
• Salariés permanents : 17
• Système : polyculture
• Activités : contrôle variétal, écophysiologie, adaptation au changement climatique, variétés.
L’écophysiologie, une science au cœur des activités de la station de Villiers-le-Bâcle
Villiers-le-Bâcle est aussi la tête de réseau de tous les essais d’écophysiologie menés sur céréales à paille dans les différentes stations de l’institut. Cette science, qui étudie les réponses comportementales et physiologiques des organismes à leur environnement, est essentielle pour identifier des leviers d’adaptation des cultures au changement climatique. «L’élément central en écophysiologie est le stade phénologique, qui correspond à une période sensible ou cruciale. Il permet de repositionner le phasage de la culture avec le climat et les pratiques agricoles, et constitue la brique de base pour élaborer les itinéraires culturaux et les modèles d’outils d’aide à la décision (OAD)», explique Jean-Charles Deswarte, responsable du pôle Valorisation de l’écophysiologie.
L’intérêt des essais d’écophysiologie se mesure notamment a posteriori. «En corrélant les données issus des essais écophysiologiques aux conditions agro-climatiques dans lesquelles ils ont été réalisés, nous pouvons caractériser les réponses des plantes aux aléas climatiques extrêmes. Par exemple, nous avons observé que les phénomènes de compensation chez le blé tendre à la suite d’une perte de pieds ou de talles sont une propriété variétale», poursuit Jean-Charles Deswarte. Ces références, issues des campagnes passées, sont cruciales pour fournir des recommandations adaptées au cours des prochaines années.
À ce titre, la campagne2023-2024, marquée par des conditions de semis très défavorables dans de nombreux territoires, constitue une année propice pour acquérir de nouvelles références. Elles seront utiles pour optimiser la gestion de ce type de situation à l’avenir. «La question des semis vraiment tardifs (potentiel, aptitude des variétés et des espèces) s’est posée cet automne», relate le responsable de pôle. «Dans plusieurs régions, nous allons expérimenter les réponses des cultures d’hiver à des semis en décembre ou janvier.» L’équipe de Villiers-le-Bâcle coordonne les essais gérés par les stations concernées par ces conditions inédites. Réponses dans quelques mois.
Animer les réseaux variétés de post-inscription
La station se distingue également par son activité d’animation des réseaux de post-inscription des variétés de blé tendre, orge, triticale, avoine et lin textile. «Nous rédigeons les protocoles, rassemblons les données en provenance de toute la France et produisons les synthèses. Nous assurons aussi le lien avec les sélectionneurs et le CTPS1», témoigne Philippe du Cheyron, ingénieur au sein du pôle Variétés & Génétique. Cette caractérisation sur plusieurs années des variétés inscrites au Catalogue français (voir dossier de ce numéro) permet, par exemple, de suivre les capacités de résistance aux pathogènes au cours du temps, et ainsi d’identifier les phénomènes de contournement.
Entre 2018 et 2022, la station de Villiers-le-Bâcle a participé au réseau européen de surveillance des rouilles du blé tendre et du blé dur, monté dans le cadre du projet Horizon2020 Rustwatch, piloté par l’Université danoise d’Aarhus. Outre l’amélioration des stratégies de contrôle et de prévention, ces travaux ont permis d’enrichir les outils de diagnostics afin de détecter précocement l’arrivée de nouvelles races de champignons pathogènes sur le sol français. Plus récemment, le projet FSOVResistaWarrior (2023- 2028, piloté par l’INRAE) se concentre sur l’identification des sources de résistance génétique aux nouveaux pathotypes de rouille jaune. Ceci en vue d’identifier des marqueurs de résistance à cette maladie chez le blé tendre, et d’accompagner les efforts de sélection au cours des prochaines années.
La proximité avec le pôle académique de Saclay fait de la station de Villiers-le-Bâcle un lieu idéal pour communiquer sur les travaux de recherche de l’institut. Elle accueille d’ailleurs tous les ans des étudiants et des chercheurs des pôles scientifiques alentours.
(1) Comité technique permanent de la sélection des plantes cultivées.
L’identification des variétés de céréales et l’écophysiologie, à la station de Villiers-le-Bâcle
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