Risque septoriose, fusarioses : un scénario 2024 comparable à 2008

Pluie, douceur et faible rayonnement : toutes les conditions sont réunies pour voir les maladies du blé s’exprimer fortement. Toutes les zones de production sont concernées. Les niveaux de nuisibilité se rapprocheraient de 2008.
Témoin Traité/non traité dans un essai maladies à Ouzouer-le-Marché, mai 2024

Septoriose : le risque est bien présent

Quasi bénigne depuis trois ans, la septoriose fait son grand retour cette année et impose souvent de renforcer les programmes fongicides de céréales à paille. La pression parasitaire est très forte dans de très nombreuses parcelles de blé, avec des symptômes de la maladie sur la deuxième feuille (F2), laquelle doit être préservée pour assurer le remplissage des grains. Les infestations varient de 20 à 100%, dans toute la France. « Il faut remonter à 2008 pour retrouver de telles pressions maladies », relève Gilles Couleaud, ingénieur au pôle « maladies et méthodes de lutte » d’Arvalis.

Une surveillance étroite est de mise et, lorsqu’il est encore temps, les doses de traitement fongicides doivent être renforcées. Même si la protection a pu être réalisée à partir du stade « dernière feuille étalée », le risque de contaminations demeure avec les pluies nombreuses. La septoriose se propage à la faveur d’un effet « splash » des gouttes de pluies, lesquelles sont régulières depuis des semaines. « Heureusement, les variétés tolérantes à la septoriose sont majoritaires dans les assolements et devraient permettre de limiter les dégâts », rassure Jérôme Thibierge, ingénieur au pôle « maladies et méthodes de lutte » d’Arvalis. Dans les parcelles, ces variétés semblent bien résister, malgré la très forte pression.

La rouille brune n’est pas en reste, signalée dans de très nombreux secteurs, des Hauts-de-France à la région Centre et de la Normandie au Poitou-Charentes. « De la rouille brune aussi précocement, ce n’est pas courant », observe Charlotte Boutroy, ingénieure régionale Arvalis à Villers-Saint-Christophe (02). La maladie est visible sur un grand nombre de variétés. « Elle est à surveiller mais les protections à floraison devraient permettre de contrôler ».

Risque fusarioses : « On a rarement vu ça » 

Le risque fusarioses monte lui aussi fortement car toutes les conditions sont également réunies. « On a rarement vu ça dans la région », note Clément Gras, ingénieur régional Arvalis à Saint Pierre d’Amilly (17). « Le risque est à son maximum. La vigilance s’impose sur les blés durs et sur les variétés de blés tendre sensibles », complète Cyrille Gaujard, ingénieur régional Arvalis à Ouzouer-le-Marché (41).

« Le premier facteur de risque fusarioses, c’est une pluie au stade floraison. Nous y sommes », abonde Charlotte Boutroy. Pour préserver les potentiels, un traitement à floraison (avec un triazole) est un  moyen de lutte efficace – mais préventif - contre les fusarioses sur blé dur et blé tendre, en particulier sur les précédents maïs, en non-labour et pour les variétés sensibles.

0 commentaire

Réagissez !

Merci de vous connecter pour commenter cet article.

Se connecter
Ou connectez-vous avec
Pas encore inscrit ?
Créer un compte
Vérification
Saisissez d’abord votre adresse email pour vous connecter ou créer un compte
Ou connectez-vous avec
Mot de passe oublié

Pour réinitialiser votre mot de passe, vérifiez votre adresse mail ci-dessous, cliquez sur Envoyer et suivez les instructions qui vous seront envoyées par mail.