Excès d'eau : quid des parcelles restant à semer ?  

Les fortes précipitations qui balayent la France depuis le 20 octobre empêchent le semis de nombreuses surfaces. Jusqu'à quelle date peut-on patienter ? Quand faut-il se résoudre à modifier son assolement ?
Le blé présente une grande souplesse de date de semis

Quelle stratégie adopter pour les parcelles non semées à ce jour ? De multiples cas de figure se présentent en fonction du secteur et de l’espèce envisagée. 

Dans l’ouest de la France, moins de la moitié des orges d’hiver a pu être implantée. Les références techniques sur les orges d'hiver semées en novembre voire en décembre sont très rares et le potentiel de rendement mal cerné. Physiologiquement, les orges d’hiver poussent et tallent rapidement. Elles sont suffisamment alternatives pour épier après un semis de novembre ou décembre. Cependant, il s’agit d’une espèce sensible aux excès d’eau et au gel hivernal (même si cet accident est de moins en moins souvent rencontré désormais). Il n’y a donc pas de contre-indication à semer des orges d’hiver dans les semaines qui arrivent, notamment pour terminer des parcelles ou solder des semis débutés. Par contre, là où les semis n’ont pas commencé, la question de basculer vers une orge de printemps (semée en novembre-décembre ou en février), ou une autre céréale d’hiver assez alternative (blé tendre précoce, triticale) peut se poser.

Pour les semis de blé tendre et de blé dur, les conséquences des retards de semis sont assez bien cernées milieu par milieu. Là encore, ces espèces présentent une grande souplesse de date de semis, considérant que les variétés hiver à très hiver ont probablement déjà été implantées. Dans l’immédiat, il n’est donc pas forcément nécessaire de repenser fondamentalement son choix variétal. Si les reprises d’implantation sont malheureusement repoussées à décembre ou janvier, il sera alors judicieux de s’interroger sur les variétés à semer. Dans certains cas très affectés par les excès d’eau (forte pluviométrie et/ou sols naturellement hydromorphes), il risque de ne plus être envisageable d’implanter des céréales d’hiver dans de bonnes conditions. Dans ces cas-là, un report vers des cultures de printemps ou d’été devient inévitable.

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