Les ventes d'antilimaces soutenues comme jamais

Le marché des antilimaces est particulièrement tendu, que ce soit sur le phosphate ferrique - solution de biocontrôle - ou sur le métaldéhyde, comme le confirment Certis Belchim et Inoxa.
Sur le premier semestre 2024, les ventes d’antilimaces en France ont progressé de 320 % par rapport à la même période en 2023.

La douceur de l’hiver dernier et les conditions pluvieuses connues depuis ont été particulièrement propices aux limaces. Pour limiter leurs dégâts sur les cultures, les ventes de molluscicides sont soutenues comme jamais.

Grâce aux prémices d’une saison excep­tionnelle visibles ce printemps, Inoxa, la plus grande centrale d’achat en agrofour­nitures de France, s’est sécurisée « dès le mois d’avril », précise Christophe Hamez, responsable santé végétale chez Inoxa. « La situation est tendue au niveau euro­péen. Nous avons beaucoup de questionne­ments sur nos disponibilités de produits pour les levées des céréales. », s’inquiète Aurélie Dubief, pour Certis Belchim.

Une demande qui explose de 320 % au printemps 2024

Sur le premier semestre 2024, toutes firmes confondues, les ventes d’antilimaces en France s’établissent à 21 M€, contre 5 M€ sur la même période en 2023 (+ 320 %).

Habituellement, les produits fabriqués au printemps servent pour les semis d’août à novembre. Face au fort besoin, ils ont été utilisés dès le printemps, provoquant des ruptures en début d’été. Du jamais vu. La demande a visé en priorité le métaldéhyde, avant de se reporter sur les phosphates ferriques. « Les délais de livraison s’al­longent. Certains antilimaces à base de mé­taldéhyde, partiellement produit à l’étran­ger, arriveront en février-mars ! », précise Christophe Hamez.

Des usines « pied au plancher » mais des délais qui s'allongent

Pourtant, aucune interruption n’est surve­nue dans les usines, bien au contraire. Chez Certis Belchim, qui formule chez un spécialiste européen du phosphate de fer, « les industriels sont au maximum de leur capacité. C’est du flux tendu », indique Au­rélie Dubief. Pour Christophe Hamez, il n’est donc pas ques­tion de pénurie, mais d’usines qui arrivent à saturation : « en trois mois, nous avons acheté pour nos associés plus que toute l’année dernière, qui était déjà au double de l’année précédente ». Aux contraintes cli­matiques s’ajoutent des « achats de pré­caution », considère-t-il, arguant qu’en-de­hors des colzas, peu de soles sont déjà emblavées.

Quelles que soient les causes de cette de­mande soutenue, elle a pour conséquence une tension qu’il anticipe au moins jusqu’au printemps 2025.

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