Cécidomyies orange des blés : pose des cuvettes recommandée dans les parcelles à risque

En blé tendre et blé dur, l’apparition des premiers épis signe le début des observations de cécidomyies. Jusqu’à présent, les conditions météorologiques (vent et précipitations) n’étaient pas favorables aux vols de ces insectes. Dès que des conditions moins venteuses et plus chaudes (ou orageuses) se présenteront, il est recommandé de poser des cuvettes jaunes dans les parcelles à risque, et ce, jusqu’au stade floraison.

La cécidomyie orange, un petit moucheron orange de 2-3 mm

De l’épiaison jusqu’à la floraison, les blés sont sensibles aux attaques de cécidomyies, période pendant laquelle les femelles peuvent pondre leurs œufs dans les glumes des épis. Cette activité de ponte est dépendante de certaines conditions climatiques qui leur sont favorables : temps orageux, température supérieure à 15°C en soirée et vent inférieur à 7 km/h. Les dégâts, à la fois quantitatifs et qualitatifs, sont provoqués par les larves qui consomment les grains de blé en formation dès leur éclosion. Les attaques précoces provoquent même parfois un avortement des fleurs.

En blé tendre comme en blé dur, la nuisibilité de ce ravageur est estimée à environ 1 q/ha pour une moyenne d’une larve par épi.

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Femelle de cécidomyie orange sur un épillet de blé (photo ARVALIS – Institut du végétal).

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Larve de cécidomyie orange (photo ARVALIS – Institut du végétal).

Pour en savoir plus, consultez la fiche accidents ARVALIS sur la cécidomyie orange.

Estimer le risque agronomique des parcelles

Etant donné le caractère sporadique des attaques de cécidomyies orange, il est important de pouvoir évaluer le niveau de risque potentiel d’une parcelle en début de campagne.

Leur présence est en effet très dépendante de la parcelle (fréquence de retour du blé, type de sol…) et leur vol varie selon le climat de l’année (fréquence, intensité, durée). Le suivi des vols est souvent très chronophage. Il peut donc être utile de prioriser les parcelles pour lesquelles la pose de cuvettes jaunes est indispensable. La grille d’évaluation du risque agronomique attribue une note de risque à la parcelle étudiée (tableau 1) : plus cette note est élevée, plus la probabilité de présence du ravageur est importante. Les parcelles les plus à risque sont donc celles pour lesquelles la surveillance du ravageur par la pose de cuvettes est prioritaire.

Tableau 1 : Grille d’évaluation du risque de cécidomyies orange sur blé

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ARVALIS - Institut du végétal, 2012

(*) Résistance aux cécidomyies orange. Attention, une autre cécidomyie existe : la cécidomyie jaune (Contarinia tritici), qui peut ponctuellement être présente et occasionner des dégâts, même sur les variétés résistantes aux cécidomyies orange.
NB1 : Un semis précoce (avant le 10 octobre) augmente le risque de cécidomyies.
NB2 : Le labour provoque un étalement des émergences dans le temps rendant plus difficile leur contrôle.

Préconisations suivant la note de risque :
0 : Parcelle ne présentant aucun risque. Ne pas traiter. Rappel : les variétés résistantes n'empêchent pas les adultes de voler, mais inhibent le développement des larves au niveau du grain, d'où l'absence de dégâts.
1 à 4 : Parcelle présentant un risque faible, la pose d'un piège est tout de même conseillée afin de surveiller les populations.
5 et 6 : Parcelle à risque. La pose de cuvettes jaunes doit être effectuée afin de surveiller si un traitement est nécessaire (seuil = 10 cécidomyies/piège/24h).
7 et 8 : Parcelles à fort risque d'attaque. Une observation toutes les 48h, voire journalière, à l'aide de cuvettes jaunes est préconisée afin de déclencher le traitement à la bonne date. Le semis d'une variété résistante est conseillé.
Remarques :
- Si un traitement est déclenché, le faire seulement lorsque les cécidomyies sont en plein vol (au crépuscule et par temps calme). En effet, aucun produit insecticide n'a d'effet ovicide.
- Une attaque de cécidomyies provoquera des dégâts seulement si elle a lieu pendant la période sensible du blé (apparition de l’épi - fin floraison) ; la pose de pièges en dehors de cette période n'est pas nécessaire.
- Le risque cécidomyies orange est fortement dépendant de la météo. S'il n'y a pas de pluie (ou irrigation) importante associée à des températures chaudes en avril-mai, alors les émergences sont plus faibles.

Variétés résistantes : la pose de pièges est inutile

Certaines variétés de blé tendre sont résistantes aux cécidomyies orange. Cette résistance n’empêche pas les cécidomyies adultes de voler et de pondre dans les épis, mais les larves qu’elles produiront ne pourront pas se développer et n’engendreront donc pas de dégâts. Dans les situations où les attaques sont fréquentes, le recours à ces variétés est de très loin la solution la plus efficace.

Tableau 2 : Quelques variétés de blé tendre résistantes aux cécidomyies orange (liste non exhaustive)

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Parcelles à risque : la pose de pièges d’impose !

L’observation des variétés sensibles permet de décider si une intervention est nécessaire et, si c’est le cas, de maximiser son efficacité avec une application au bon moment. En effet, la mise en œuvre d’un traitement systématique à l’aveugle à toutes les chances d’être inefficace. Pour déterminer la période optimale, il est recommandé de suivre le vol des adultes grâce à des cuvettes jaunes, en respectant les étapes suivantes :
• Mettre en place deux cuvettes par parcelle à partir du stade gaine fendue, le haut de la cuvette devant être positionné à la base des épis.
• Faire un relevé tous les deux jours, matin ou soir, jusqu’à l’apparition des cécidomyies.
• Faire un relevé journalier dès l’apparition des premières captures, matin ou soir.
• Si dix cécidomyies orange sont capturées en moyenne par cuvette et sur 24h, observer le soir même la présence de cécidomyies en position de pontes sur les épis.
• Si c’est le cas, déclencher le traitement le soir même.

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Positionnement d’une cuvette jaune dans du blé contenant de l’eau, du gros sel et quelques gouttes de liquide vaisselle.

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