La récolte de blé tendre moins bonne qu’attendue pour Agritel
Après un hiver et un début de printemps prometteur, la fin de cycle a vu des pertes de potentiel dans les deux tiers nord du pays. En cause : le gel tardif du mois d’avril dans l’Est de la France, et surtout l’absence totale de pluie de mi-mai à mi-juin. « Nous avons perdu 2 à 3 Mt de potentiel sur mai-juin » évalue Gautier Le Molgat. Agritel estime le rendement du blé tendre à 73,02 quintaux par hectare, soit 1,4 % de hausse par rapport à la moyenne quinquennale. Une valeur légèrement inférieure à celle estimée avant récolte par ARVALIS et Intercéréales.
Avec des surfaces également en hausse selon le ministère de l’Agriculture, la collecte s’établirait à 34,82 Mt, en hausse de 1,12 Mt par rapport à l’an passé et de 1,3 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années (figure 1).
Figure 1 : Evolution de la production française de blé tendre et estimation 2023 par Agritel, en millions de tonnes
Les rendements sont très hétérogènes sur la métropole, selon Agritel (carte 1). Par exemple, les rendements seraient « nettement au-dessus de la moyenne » du sud de la région Aquitaine à l’Auvergne-Rhône-Alpes en passant par l’Occitanie. A contrario, ils seraient inférieurs à la moyenne quinquennale de la moitié ouest de la région Centre-Val de Loire à la région Grand-Est en passant par le nord de la Bourgogne-Franche-Comté. L'Aquitaine et les Pays de la Loire « ont échappé au pire » grâce à leur précocité, selon le groupe.
Carte 1 : Comparaison à la moyenne quinquennale (2018-2022) du rendement du blé tendre estimé en 2023 par Agritel, par région, en France
« Nous avons perdu 2 à 3 Mt de potentiel sur mai-juin » évalue Gautier Le Molgat
Malgré sa représentativité, ce sondage reste une estimation. « La moisson ayant été freinée par les pluies dans tous les départements côtiers de la Manche, il reste à ce jour environ 12,5 % de la récolte française sur pied » indique Agritel dans son communiqué.
La qualité s’annonce aussi hétérogène, « en particulier le poids spécifique ». Au global, une « large majorité des volumes » devrait être « au-dessus des normes de qualité », permettant de répondre aux besoins du marché. « Nos principaux débouchés trouveront la marchandise recherchée » insiste Gautier Le Molgat.
Encore beaucoup de volatilité
Du côté des marchés, Agritel rappelle que, si l’export s’est montré « timide » ces derniers mois en France en raison de l’hégémonie des blés russe, « l’incertitude qui revient sur la mer Noire pourrait rebattre les cartes ». « C’est donc avec une extrême volatilité que les cours devraient poursuivre leur évolution » conclut Gautier Le Molgat.
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