La rouille jaune : savez-vous tout sur elle ?
L’année 2022 restera sans doute dans les mémoires comme une « année rouille jaune », mais 2014 conserve de loin sa place de référence haute. La maladie a fait une apparition aussi précoce que remarquée. En conditions favorables, la maladie se développe en effet dès le stade « épi 1 cm ». Au champ, la maladie s’observe d’abord sous forme de symptômes isolés, puis par taches de 1 à 2 m2 et peut s’étendre ensuite à toute la parcelle. Sur la feuille, elle s’exprime sous forme de stries jaune-orangées et de pustules alignées entre les nervures.
Bis repetita en 2023 ?Le risque « rouille jaune » sera-t-il à nouveau élevé l’an prochain ? C’est probable, mais pas certain. L’importance de l’épidémie l’an dernier a permis le développement d’un inoculum primaire conséquent, même si la sécheresse a probablement limité les repousses et la survie de la rouille jaune. Par contre, les douceurs de l’automne sont favorables à la maladie. Les températures, l’humidité et le vent jouent un rôle important dans le développement de la maladie, raison pour laquelle elle est historiquement plus présente dans l’Ouest. Le climat de l’hiver et du début du printemps sera la clé du développement épidémique de la maladie et ce facteur n’est pas modulable. Mais le froid ne règle pas le souci : plusieurs études internationales ont montré que la rouille jaune pouvait survivre de manière asymptomatique dans les feuilles de blé jusqu’à -7°C, voire -10°C ou tant que la feuille est vivante.
Aucun contournement majeur
Les pustules font penser à des taches de rouille, d’où son nom. Les symptômes, notamment en présence de résistance partielle, peuvent être moins caractéristiques : ils peuvent s’exprimer sous forme de chloroses et/ou de nécroses. En présence de foyers, dès le stade « épi 1cm » ou au stade « 1 nœud », une application fongicide est requise, par exemple à base de triazoles. Avec une nuisibilité qui peut dépasser 30 q/ha sur variétés sensibles, la rouille jaune est, devant la septoriose, la maladie du feuillage la plus nuisible sur blé.
Au-delà des applications fongicides, dont l’action n’est que curative, la lutte génétique est le moyen préventif le plus efficace : les variétés résistantes à la rouille jaune, dont la note est de 7 ou 8, sont nombreuses et permettent de s’affranchir de ce risque simplement et économiquement. Mais les populations de rouille jaune sont en constante évolution et s’adaptent en permanence au paysage variétal qui lui est opposé. C’est la raison pour laquelle les populations pathogènes sont hautement surveillées par l’Inrae et Arvalis. Pour 2022, malgré les inquiétudes, aucun contournement majeur n’a été détecté, même si quelques érosions de résistance ont pu être observées.
En cas de forte pression, il n’est pas rare d’observer des stries isolées, voire dans certains cas des foyers actifs, sur des variétés considérées comme assez résistantes ou partiellement résistantes. Cela ne signifie pas nécessairement que la résistance est contournée, d’autant que les cas avérés de contournements restent relativement peu fréquents au regard du nombre de variétés cultivées. Il s’agit plutôt d’une résistance qui met du temps à se mettre en place. Le plus souvent, ces symptômes cessent rapidement d’évoluer et et n’engendrent pas de perte de production significative.
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