Dix ans de recherche et d’évaluation au sein des fermes du réseau DEPHY ont montré qu’il est possible d’abaisser les indices de fréquence de traitement (IFT), hors biocontrôle et hors traitements de semences. « Les baisses d’IFT enregistrées dans le réseau DEPHY entre 2010 et la moyenne des trois campagnes 2018 à 2020 s’étagent de -18 % à -38 %. En considérant uniquement la campagne 2020, la baisse est encore plus forte : de -29 % à -46 % ! » se réjouit Virginie Brun, cheffe du projet DEPHY-écoPhyto. L’ensemble des filières suivies par le réseau ont donc, en moyenne, dépassé les objectifs du plan écophyto, qui visait une réduction de 25 % en 2020. Les réductions sont très variables selon les filières et les types de systèmes de culture. Mais ces baisses d’IFT concernent toutes les familles de produits (herbicides, fongicides, insecticides…), même si le niveau de baisse varie selon la famille. En particulier, l’usage des produits cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques a diminué massivement. Le recours à des produits de biocontrôle se généralise. « L’usage de produits de biocontrôle dans les fermes DEPHY a augmenté, mais nettement moins que l’usage des phytos n’a baissé : autrement dit, abaisser l’IFT total n’implique pas de recourir davantage au biocontrôle », précise Virginie Brun. « C’est un levier parmi d’autres ». Les performances économiques, sociales et environnementales des fermes sont également suivies dans le projet. Par exemple, en grandes cultures et polyculture-élevage, la baisse des IFT s’accompagne d’une baisse de marge principalement due à des causes conjoncturelles.
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