Carburant : et si les prix doublaient ?

Pour l’instant, « les cours du pétrole ont augmenté de 6 % environ depuis le début du conflit israélo-palestinien  » souligne la Banque Mondiale. Mais que va-t-il se passer ensuite ? À la lumière de l’Histoire, la Banque Mondiale a chiffré plusieurs possibilités, dans son dernier rapport Commodity Markets Outlook. L’institution chiffre trois scénarios de risque selon l’évolution du conflit au Moyen-Orient : perturbation limitée, perturbation moyenne et perturbation majeure de l’approvisionnement en pétrole.

Jusqu’à 75 % de hausse de prix du pétrole

Si la perturbation reste limitée, la baisse de fourniture de pétrole se situe au niveau de ce qu’a provoqué la guerre civile en Lybie en 2011. L’approvisionnement baisse de 500 000 à 2 millions de barils par jour. S’ensuit une hausse du prix du pétrole de 3 à 13 %, soit un prix du baril compris entre 93 et 102 dollars.

La perturbation moyenne est calquée sur la guerre en Irak en 2003, avec réduction de 3 à 5 millions de barils quotidiens. Le prix du pétrole augmente de 21 à 35 %, soit un baril compris entre 109 et 121 dollars.

Le scénario de perturbation majeure est au niveau de l’embargo pétrolier arabe de 1973. Il implique une disponibilité réduite de 6 à 8 millions de barils par jour, faisant grimper les prix du pétrole de 56 à 75 %, soit 140 à 157 dollars le baril.

« Si le conflit devait s'aggraver, l'économie mondiale serait soumise à un double choc énergétique pour la première fois depuis des décennies, non seulement à cause de la guerre en Ukraine, mais aussi à cause de la situation au Moyen-Orient » pointe Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale et premier vice-président pour l’Économie du développement.