Comment réussir des couverts pérennes à durée indéterminée
La cohabitation d’un couvert avec une culture complexifie la gestion des couverts permanents.
La cohabitation du couvert permanent avec les cultures reste un défi. La culture où le couvert est implanté doit laisser passer suffisamment de lumière pour éviter l’étiolement des jeunes plantules. Il y a par ailleurs des restrictions dans le désherbage des cultures
Interview : Quelles sont les pratiques des agriculteurs implantant des couverts permanents ?
L’année suivant leur installation, ces couverts sont beaucoup plus forts et résistants et les restrictions de désherbage sont moins nombreuses. Mais ces couverts peuvent se montrer vigoureux et potentiellement très concurrentiels des cultures. Leur régulation est en général indispensable.
L’implantation de cultures couvrantes, par exemple des céréales d’hiver à cycle précoce, permet de «
La longueur du cycle d’un couvert dit permanent peut être très variable en fonction de la prise de risque souhaitée, du contexte agronomique, et de la priorisation entre différentes contraintes dans une parcelle donnée (figure
Conserver le couvert tant qu’il apporte des bénéfices
Les termes utilisés pour décrire ces couverts sont divers
C’est une pratique opportuniste où l’on garde le couvert tant qu’il apporte plus de bénéfices que de contraintes. On peut faire le choix de le détruire en fin d’hiver pour limiter tout risque de compétition sur la céréale tout en synchronisant le flux d’azote avec les besoins de la céréale. Ce choix peut aussi se justifier par la nécessité de désherber une parcelle sale, en l’absence de produits efficaces sur certaines cibles tout en étant sélectifs du couvert.
On peut aussi décider d’arrêter le cycle du couvert avant de semer une culture s’il s’avère sale et hétérogène. Autant le détruire s’il ne joue plus totalement son rôle. Quand tout se passe bien, il est possible d’enchaîner trois ou quatre céréales d’hiver d’affilée en gardant le couvert vivant. Ce cas de figure correspond assez souvent à de vieilles luzernières où y sont semées des céréales en semis direct. La vigueur des vieilles «
Cinq légumineuses pérennes intéressantes
En France, les couverts permanents sont des légumineuses pérennes et cinq espèces dominent : la luzerne, le sainfoin, le lotier, le trèfle blanc et le trèfle violet (tableau
Le premier critère de choix est l’adaptation au type de sol. Les sols hydromorphes sont défavorables à la luzerne et au sainfoin. Ces deux espèces sont au contraire très adaptées aux sols argilo-calcaires superficiels.
De nombreux autres critères de choix existent
Les couverts redémarrent leur croissance vers la mi-mars. Le sainfoin, peu dormant, a quant à lui, une pousse très précoce en sortie d’hiver, nécessitant une attention toute particulière pour sa régulation. Le lotier corniculé est plus tardif. En fin de printemps, un couvert court comme le trèfle blanc est souvent dominé par la céréale s’il a été correctement régulé plus tôt.
Les autres espèces, plus hautes, peuvent nécessiter une régulation tardive afin de les empêcher de passer au-dessus de la céréale. La régulation du couvert doit donc s’adapter à la dynamique de croissance de chaque espèce. Bien que tous de la famille des légumineuses, ces couverts n’ont pas exactement la même sensibilité aux herbicides de certaines familles de substances actives comme les inhibiteurs de l’ALS ou les hormones de synthèse.
Colza et tournesol, deux cultures phares
Le colza, suivi du tournesol, sont les deux cultures privilégiées pour implanter un couvert permanent. Elles offrent l’avantage de laisser passer plus de lumière à travers leur feuillage que les céréales à paille ou le maïs en agriculture conventionnelle (tableau
Les éleveurs peuvent aussi profiter des méteils pour y installer des légumineuses pérennes. Dans les systèmes où des fourrages de légumineuses sont déjà présents dans la rotation, leur non-destruction pour y implanter en direct des céréales est un bon moyen d’obtenir un couvert permanent à «
Si aucun couvert n’a été semé sous une culture, il est toujours possible d’en installer un après moisson. Sa levée sera soumise aux aléas estivaux et il sera souvent assez peu développé au moment de semer le blé suivant. Ne bénéficiant pas de l’abri d’une culture, il risque d’être plus sale que les couverts qui sont semés en même temps qu’un colza, par exemple.
En situations de pluviométrie estivale ou printanière contrainte, l’essai d’Oraison a permis d’explorer de nouveaux créneaux d’implantation des couverts dans des légumineuses de rente (féverole, pois chiche). Ces nouveaux créneaux ont nécessité l’adaptation des techniques de récolte du fait de la difficulté de réguler deux espèces de la même famille.
Quelle biomasse ?
La biomasse produite par les couverts permanents dépend des cultures où ces derniers sont installés. Il est difficile d’en prédire la biomasse. Avec le temps, les couverts ont tendance à s’éclaircir et sont souvent moins denses derrière une céréale à paille que derrière un colza. La pluviométrie estivale a également un impact.
Sur dix étés différents à Boigneville (91), la biomasse des couverts permanents est expliquée à 53
Ces couverts, le plus souvent composés de trèfle blanc installé sous un colza, ont produit en moyenne 2,7
Des couverts permanents installés en bonnes conditions peuvent donc être au moins aussi productifs que des couverts d’interculture, voire plus, et surtout couvrir des intercultures courtes d’été comme entre colza et blé ou entre deux céréales d’hiver, situations moins favorables aux couverts plus classiques.
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